Nous reconnaissons facilement la fidélité de Dieu lorsque nos prières reçoivent une réponse, lorsque des portes s’ouvrent et que nos désirs s’accomplissent. Mais qu’en est-il lorsque la vie prend une tournure bien différente de ce que nous espérions ?

Jean-Baptiste fut fidèle. Il prépara le chemin pour Jésus, proclama courageusement la vérité et vécut entièrement pour le Royaume de Dieu. Pourtant, sa vie s’acheva en prison – et finalement par une condamnation cruelle. Dieu l’avait-il oublié ? Pouvons-nous conclure de sa mort que Dieu n’était pas fidèle ou qu’il n’avait pas tenu ses promesses ?

Je suis souvent confrontée à des histoires de vie très lourdes : des personnes emprisonnées pendant des décennies, des familles qui perdent tout, des croyants en exil, séparés de tout ce qui leur était familier. Toutes ces histoires n’ont pas une « fin heureuse ». Mais cela signifie-t-il pour autant que Dieu n’est pas fidèle ?

Joseph a passé des années en prison pour une faute qu’il n’avait pas commise. Moïse et le peuple d’Israël ont erré quarante ans dans le désert. Les apôtres sont morts pour leur foi – persécutés, chassés, assassinés. Et pourtant, tous diraient d’une seule voix : Dieu est fidèle – dans les bons comme dans les mauvais jours.

Je trouve sans cesse consolation et force nouvelle dans ces paroles de l’apôtre Paul (2 Corinthiens 4.8-10, S21) : « Nous sommes pressés de toutes parts, mais non écrasés ; inquiets, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non anéantis. Nous portons toujours avec nous dans notre corps l›agonie du Seigneur Jésus afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. »

La fidélité de Dieu ne signifie pas que nous serons toujours épargnés. Elle signifie qu’il est digne de confiance, constant, ferme dans toutes ses promesses. Elle signifie que Dieu, dans son être, est immuable : fidèle à sa parole, plein d’amour et de compassion, indépendamment des circonstances. Il est avec nous dans le feu, dans la vallée, dans la joie comme dans la douleur. Il porte, il fortifie, il conduit – et quand c’est nécessaire, il nous donne la force de porter notre croix.

La fidélité de Dieu ne se manifeste pas seulement dans l’accomplissement de nos désirs, mais dans sa présence constante qui ne nous quitte jamais, dans son amour qui demeure – même lorsque notre chemin prend une direction différente de ce que nous aurions souhaité.

Dabrina Bet
Pasteure de la communauté évangélique
Chruezpunkt à Wettingen.
Originaire d’Iran, elle s’engage en
faveur de la liberté de religion et des
chrétiens persécutés.