Il y a un attribut de Dieu qui nous aimons exprimer, chanter, proclamer. C’est la fidélité de Dieu. Mais la manière dont la fidélité de Dieu se manifeste et se vit dans nos vies quotidiennes est parfois moins appréciée, comprise, acceptée. Et pourtant, Dieu est fidèle. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Dieu est fidèle et la fidélité est l’expression même de son être, comme la bonté et la justice.

Peut-être que cette tension vient du fait que nous percevons la fidélité sous l’angle du contrat plutôt que de l’alliance. Chacun reste maître de son jeu et si un jour ça va mal ou qu’il y a des inconvénients dans la relation, il est possible de se retirer. C’est ainsi que bien souvent la fidélité est perçue dans notre société. C’est une sorte de logique d’équivalence. C’est peut-être même ainsi que l’on perçoit notre relation à Dieu. Quand tout va bien, je reste. Quand cela ne me convient plus, je peux me retirer. Et nous pouvons imaginer que quand tout va mal, c’est que Dieu s’est retiré, éloigné.

Mais, il n’en est pas ainsi avec Dieu. Dieu ne fait pas un contrat avec nous, il fait alliance. C’est le lien le plus fort que l’on peut avoir. Dans ses usages les plus anciens, cela désignait un pacte guerrier. C’était une solidarité à la vie et à la mort. Le rompre c’était s’exposer à mourir. Dans un sens plus moderne, c’est un engagement total et sans retour. C’est s’engager à affronter ensemble la vie au-delà du prévisible et du planifié.Vu sous cet angle, la fidélité de Dieu peut être perçue comme cet accompagnement dans la vie avec ses hauts et ses bas.

Il peut y avoir la maladie, le chômage, les crises et les difficultés de tous ordres, mais Dieu par son alliance a décidé de rester solidaire. C’est pour cela que Paul peut dire avec tant de ferveur que rien ne pourra le séparer de l’amour de Dieu. Jésus, dans le moment le plus difficile qu’il ait vécu, s’est senti abandonné du Père. Mais, certainement que dans ce moment le plus effroyable, il a pu se rappeler cette fidélité de Dieu. Un auteur de dire que le peuple Juif a pu inventer le concept de fidélité de Dieu parce qu’ils l’ont découvert et vécu à travers l’alliance.

La vie n’est pas toujours facile. Nous sommes confrontés à la souffrance, à la douleur et à l’obscurité. Mais c’est précisément dans ces moments difficiles que la fidélité de Dieu se révèle comme une ancre sûre. Nous doutons, nous nous sentons abandonnés mais il y a cette certitude de l’alliance, de l’engagement de Dieu et de nous-mêmes à affronter la vie ensemble au-delà du prévisible et du planifié.

Michel Siegrist
Président ad interim RES
et professeur HET-PRO