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80Je me souviens de la libert%u00e9, mais j%u2019oublieQue chaque serrure r%u00e9pond %u00e0 une cl%u00e9.Je poursuis plus loin :J%u2019en appelle %u00e0 la cl%u00e9 que j%u2019ai jet%u00e9eQui tournait et retournait avec pr%u00e9cisionEt qui, dans son d%u00e9licat soulever d%u2019un loquetOuvrait mes t%u00e9n%u00e8bres %u00e0 la lumi%u00e8re du jour.Et cette cl%u00e9 me revient. Apr%u00e8s avoir %u00e9crit ce po%u00e8me, l%u2019obscurit%u00e9 a commenc%u00e9 %u00e0 se dissiper un peu. En guise de convalescence, je suis all%u00e9 passer quelques jours sur le petit voilier que je gardais sur la rivi%u00e8re Orwell, sur la c%u00f4te est de l%u2019Angleterre. Apr%u00e8s une nuit sur le bateau, je me suis lev%u00e9 tr%u00e8s t%u00f4t le matin et je me suis mis sur le pont avant pour regarder le soleil se lever sur la rivi%u00e8re. J%u2019ai r%u00e9cit%u00e9 une ancienne pri%u00e8re de l%u2019avent intitul%u00e9 %u00ab O Oriens %u00bb, qui peut se traduire ainsi :%u00d4 Orient, splendeur de l%u2019%u00e9ternelle lumi%u00e8reet soleil de justice, Viens, Seigneur, illuminer ceux qui sont assisdans les t%u00e9n%u00e8bres et %u00e0 l%u2019ombre de la mort.Alors que le soleil se levait et que j%u2019observais le progr%u00e8s de la lumi%u00e8re sur la rivi%u00e8re, ma pri%u00e8re a %u00e9t%u00e9 exauc%u00e9e et mon obscurit%u00e9 int%u00e9rieure s%u2019est compl%u00e8tement dissip%u00e9e. J%u2019ai c%u00e9l%u00e9br%u00e9 ce moment dans un autre sonnet :S 3|J 2

