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15Nous roulons dans des rues anim%u00e9es. Les sir%u00e8nes brisent par intermittence la fausse normalit%u00e9 d%u2019une ville en temps de guerre. Les Ukrainiens travaillent, font leurs courses, prient et s%u2019inqui%u00e8tent dans toute la ville de Kiev, %u00e0 des kilom%u00e8tres du front, mais %u00e0 quelques secondes d%u2019un tir de missile. Nous avons visit%u00e9 un h%u00f4pital pour enfants dont un service entier a %u00e9t%u00e9 r%u00e9duit en cendres par un bombardement russe. Nous sommes pass%u00e9s par un abri souterrain o%u00f9 les %u00e9tudiants peuvent %u00e0 tout moment quitter leur bureau et aller %u00e9tudier pendant que le monde br%u00fble. Nous avons parl%u00e9 avec des enfants ukrainiens sauv%u00e9s de l%u2019enl%u00e8vement et de l%u2019exploitation en Russie et d%u00e9sormais pris en charge par un minist%u00e8re chr%u00e9tien %u00e9vang%u00e9lique.Mais c%u2019est la sc%u00e8ne finale %u00e0 Kiev, en d%u00e9cembre dernier, qui m%u2019a fait monter les larmes aux yeux. Alors que nous tra%u00eenions nos bagages dans la gare en nous pr%u00e9parant %u00e0 embarquer dans un train de nuit pour Cracovie, nous avons entendu un groupe d%u2019Ukrainiens entonner des chants de No%u00ebl. Leurs airs r%u00e9sonnaient comme un acte de d%u00e9fi. Nous allons c%u00e9l%u00e9brer No%u00ebl. M%u00eame la guerre n%u2019effacera pas notre esp%u00e9rance. Les festivit%u00e9s et la joie de cette p%u00e9riode se juxtaposent ann%u00e9e apr%u00e8s ann%u00e9e %u00e0 un arri%u00e8re-fond de d%u00e9tresse. Cette ann%u00e9e n%u2019est pas diff%u00e9rente. Incertitude %u00e9conomique %u00e0 travers le monde.Tensions et conflits arm%u00e9s entre les puissants. Haines et ranc%u0153urs qui perdurent.