Une âme vide sur un corps plein

« L’Armée du Salut a, par rapport à toutes les autres armées, une glorieuse spécialité : celle de refaire les hommes au lieu de les défaire. Là où elle opère, il y a plus de vivants après qu’avant ce qui, par les temps qui courent, est bien remarquable.

Dans les cas graves, sa tactique tient en trois mots : soupe, savon, salut. Donner à manger ; rendre une dignité ; enfin aborder le sens de nos humaines affaires et les ouvrir aux aventures divines.

Notre soupe à nous est devenue souvent si abondante et si riche que nos problèmes sont l’apéritif et la cure d’amaigrissement. Quant à notre niveau de vie, il laisse le simple savon bien en arrière : pour plus de détail, prière de consulter les vitrines !

Reste le salut. Là on en est aux bougies ; et peut être seulement à la fumée. Une âme vide sur un corps plein. Et même une Armée n’y peut plus rien. C’est pourquoi Dieu envoie l’Enfant. Il soufflera doucement sur ce qui est en train de s’éteindre. »

P. Zeissig